Comment réduire votre consommation de carburant ?

Autrefois abondant et abordable, le carburant est aujourd’hui devenu un véritable produit de luxe, dont le prix ne cesse de battre des records. En l’an 2000, un baril de l’or noir se négociait pour 30 dollars seulement ; ce cours a été multiplié par 4.5. De plus, les spécialistes estiment qu’en raison du réveil de la Chine, les ressources en pétroles seront épuisées d’ici une quarantaine d’année ; cela laisse entrevoir un baril pouvant atteindre les 300 dollars.

Par conséquent, en attendant que des alternatives voient le jour, il convient d’économiser cette ressource, que ce soit d’un point de vue financier ou écologique. Dans cet ouvrage, vous allez découvrir que grâce à des gestes simples vous pourrez abaisser significativement votre consommation.

Après chaque partie, vous découvrirez l’économie réalisée, calculée sur la base d’une distance annuelle de 15000 km, d’un prix au litre de 1.50€, et d’un véhicule consommant 7L/100km.

Adapter sa conduite

Quelles sont les règles de base pour économiser ?

Avant de parler de quelques cas spécifiques, il convient de traiter les généralités qui sont applicables pour toutes les voitures dans toutes les situations de la vie courante.

Sur tous les véhicules, un phénomène physique s’applique : l’énergie cinétique. C’est l’énergie de la voiture lorsqu’elle est en mouvement. Pour donner cette énergie à la voiture, une certaine quantité d’essence doit être consommée. Lorsque l’on freine, cette énergie est convertie en chaleur, c’est-à-dire purement et simplement dissipée dans l’air ! Aussi il importe de réduire au maximum les freinages, et de privilégier le rétrogradage. En plus de ralentir le véhicule, il permet de transformer l’énergie cinétique en électricité pour la batterie.

Une autre chose qu’il est très important de comprendre, c’est qu’une conduite sportive entraîne une hausse de la consommation de 40%. Ainsi, il convient de conduire de manière fluide et coulée, en anticipant au maximum les freinages, et en évitant les accélérations brusques et surtout inutiles.

Dans cette première partie l’économie réalisée sur une année atteint jusqu’à 630 €.

Adapter sa vitesse

Quelle est l’influence de la vitesse sur la consommation ?

Cela peut paraître évident, mais il convient de le souligner ; une vitesse excessive entraîne une surconsommation non négligeable. Sur autoroute, en plus d’augmenter considérablement votre sécurité, le simple fait rouler à 110 au lieu de 130 km/h permet une économie allant jusqu’à 20%. Beaucoup de véhicules sont optimisés pour tourner à des régimes moyens, correspondant plutôt à des vitesses de l’ordre de 110km/h. Sur route nationale, rouler à 80km/h entraine une chute de consommation d’environ 13%.

Cette seconde astuce allège votre facture de 260€.

La pression des pneumatiques

Ce facteur n’influe t’il que sur la sécurité ?

Absolument pas. La première conséquence d’un pneu sous gonflé est bel et bien le danger. En effet, un pneu mal gonflé aura tendance à chauffer, pouvant aller jusqu’à l’éclatement. La tenue de route est également affectée. La deuxième conséquence est la hausse de la consommation d’essence.

Peu de personnes le savent, mais un pneu est naturellement poreux. Il perd logiquement et normalement de la pression. Ce phénomène est accentué si vous n’avez pas de bouchons de valves.

Aussi, il convient de vérifier une fois par mois cette pression. La valeur préconisée par le constructeur du véhicule est très souvent indiquée sur un petit panneau, collé sur la tranche de la portière côté conducteur. Si ce n’est pas le cas, reportez vous au manuel du véhicule.

5% d’essence viennent ainsi d’être économisés ! De plus, un pneu sous gonflé s’use environ 1.5 fois plus vite. Sur une année, ce sont environ 100€ qui ne quitteront pas votre portefeuille.

Le passage des rapports

Quel est le moment propice pour changer de vitesse ?

Selon que l’on recherche performance ou sobriété, il faut changer de vitesse à des régimes différents. Pour tirer le meilleur du moteur, les vitesses doivent être passées lorsque le couple maximum est atteint. Cependant cela entraîne une forte hausse de la consommation. Dans notre cas, nous allons privilégier la sobriété. Sur un moteur diesel, la plage de fonctionnement optimale est comprise entre 2000 et 3000 tours/minute (ou 1800 et 2800 sur des moteurs plus récents >2007). Sur un véhicule essence, ce seuil est légèrement plus haut, entre 2300 et 3500 tours/minute.

Si vous restez dans ces valeurs, votre consommation sera réellement optimale, le mieux que votre moteur puisse faire. Le gain est difficilement calculable, car il est intrinsèque à chaque véhicule. On peut cependant l’estimer à environ 150€ par an, dans le cas d’un moteur moyen.

Le régulateur de vitesse

Cet organe peut-il contribuer à une consommation maîtrisée ?

Il équipe de plus en plus de véhicules neufs, et ce n’est pas pour rien. En plus de permettre de sauvegarder votre capital point, il peut vous aider à optimiser le fonctionnement de votre voiture.

Il est important de savoir qu’une vitesse constante est véritablement la clé d’une consommation réduite. N’hésitez donc pas à utiliser votre régulateur si votre auto en est équipée. Si ce n’est pas le cas, pensez y pour votre future voiture, l’investissement sera (très) vite amortit.

Pour estimer le gain à la pompe, nous avons réalisé un test. Un même trajet a été réalisé à 110km/h, avec et sans le régulateur. Le verdict est sans appel : dans le premier cas, la consommation moyenne sur le trajet est de 6.6 litres/100km ; dans le second cas, elle s’élève à 7.2 litres/100km.

Lorsque la route s’y prête, ce sont donc 0.6 litres aux 100 Km qui sont économisés, soit environ 90ct. Par an, en supposant que l’on peut l’utiliser la moitié du temps, l’économie s’élève à près de 70€.

Le ralentit

Au bout de combien de temps à l’arrêt vaut mieux il couper le moteur ?

Cela dépend de chaque véhicule. Qui n’a jamais entendu dire qu’un démarrage consommait un litre de carburant. Pourtant, c’est désormais faux. Les véhicules récents, ou plutôt les moins anciens, peuvent démarrer avec une quantité d’essence très réduite. Ainsi, si votre voiture est d’après 1990 environ, il conviendra de couper le moteur si l’arrêt est supérieur à 30 secondes. Si sa fabrication est postérieure à 2000, ce délai peut se réduire à 15 secondes.

L’économie ici réalisée n’est pas faramineuse, mais elle contribue à une réduction significative de la consommation. On peut l’estimer à quelques euros par an.

Les accessoires

Un accessoire tel qu’un coffre de toit augmente t’il la consommation ?

La réponse est clairement oui. De tels accessoires sont conçus de manière à être les plus aérodynamiques possibles, mais ils perturbent tout de même considérablement la pénétration dans l’air de votre voiture. Cela entraîne inéluctablement une très forte hausse de la consommation, pouvant atteindre jusqu’à 20%. De plus, leur poids est loin d’être négligeable. Attention, cela ne se limite pas aux seuls coffres de toit, il en est de même pour les porte vélos, les barres de toit, les coffres à ski, etc… Il est donc prépondérant de les démonter dès que vous ne les utilisez pas.

En supposant qu’un tel accessoire est installé alors qu’il est inutile environ 3000 km par an, l’économie réalisable est de 63€.

La climatisation

Quel est l’influence de la climatisation sur la consommation ?

La climatisation fonctionne grâce à l’électricité, on peut donc penser qu’elle n’influe pas sur la consommation. Or il est important de comprendre que l’électricité fournie par un véhicule est crée à partir du moteur, et donc à partir de carburant. La climatisation nécessitant plusieurs centaines de watts, la demande en électricité est alors très forte. Pour compenser cette demande, le moteur doit tourner plus vite.

Outre une perte de puissance de l’ordre de 15ch, la consommation augmente généralement d’environ 1 litre aux 100 kilomètres. Sur une année, 225€ peuvent ainsi être sauvés. Cependant, dans les descentes, la climatisation ne consomme rien du moment que l’on utilise le frein moteur. Il n’est toutefois pas utile de bannir complètement son usage. En effet, comme nous allons le voir dans la partie suivante, ouvrir les vitres consomme également beaucoup d’essence. Un petit conseil, au démarrage, n’activez pas directement la climatisation : commencez par aérer le véhicule en ouvrant les fenêtres quelques minutes.

En descente

Vaut-il mieux rouler au point mort ou avec une vitesse ?

La réponse à cette question est sans appel. Il vaut clairement mieux rouler avec une vitesse enclenchée. Pour simplifier : au point mort, on consomme et c’est très dangereux ; avec une vitesse enclenchée, on ne consomme strictement rien, et on est en sécurité. Explications ; au point mort, la voiture est beaucoup plus difficile à contrôler, et le freinage est beaucoup plus délicat. De plus, le véhicule consomme environ 0.5 à 1 litres aux cents kilomètres, afin de maintenir le ralentit. Avec une vitesse enclenchée, du moment que vous ne touchez pas à l’accélérateur, le moteur ne reçoit pas une goutte d’essence, c’est l’inertie du véhicule qui lui permet de tourner. Cette pratique permet également d’améliorer considérablement la tenue de route de la voiture. En cas de freinage, ce dernier sera également beaucoup plus efficace que dans le cas précédent. L’utilisation du frein moteur assure également une vitesse plus régulée, et mieux maîtrisée. Le gain n’est pas énorme, une fois encore de quelques euros par an, mais votre sécurité en sera grandement améliorée.

Les vitres

Ouvrir les vitres ou mettre la clim ?

Comme nous l’avons vu dans la partie accessoires, l’aérodynamique est un facteur très important. Or il faut savoir que les vitres, lorsqu’elles sont ouvertes, entraînent une importante surconsommation. La hausse pouvant atteindre 10%. Aussi il y a une règle simple à appliquer. Jusqu’à 22°C, il est plus intéressant d’ouvrir les vitres, sauf sur autoroute où la climatisation est plus adaptée. Au-delà de 22°C, la climatisation s’avère bien plus avantageuse, dans la mesure où l’on en limite la puissance. L’idéal serait de ne pas dépasser 5 à 7 degrés d’écart entre l’extérieur et l’habitacle.

CONCLUSION

Voici un petit bilan de l’économie réalisée. Bien sur, il est impossible de cumuler tous les gains annoncés dans chaque partie, car ils correspondent aux extrêmes. Sur une année, le gain peut cependant s’élever à plus de 1000€, ce qui est loin d’être négligeable. Pour conclure, je vous donne quelques conseils supplémentaires, qui ne pouvaient occuper une partie à eux seuls. Le premier est l’étanchéité du bouchon du réservoir. En effet, on estime que chaque année, ce sont des millions de litres de carburant qui s’évaporent. Veillez donc à bien sérer votre bouchon, et à prêter une attention particulière à l’usure du joint. Un autre conseil utile est la manière de garer votre véhicule. Privilégiez les places à l’ombre en été, et au soleil en hiver, afin de vous rapprocher au maximum de la température de confort (environ 20-23°C). Lorsque cela vous est possible, laissez une fenêtre entrouverte en été.